Vous trouverez sur cette page diverses informations sur le royaume de Rougeterre.

"Il est communément admis que le nom de Rougeterre fut donné par les colons dès leur arrivée sur place. L'histoire la plus répandue à ce sujet est celle de la vigie du navire amiral qui, apercevant les rochers écarlates composant les côtes de cette nouvelle contrée, s'écria :

— Terre rouge à l'horizon !

Et, à l'usage, Terre Rouge devint Rouge Terre puis Rougeterre."

Cinq articles disponibles pour le moment :

I - L'arrivée des colons.

II - L'avènement de la première reine.

III - Le règne de Cathrye

IV - Les souverains de Rougeterre.

V - Les dangers des arts noirs et de l'Autre-Monde.


Ils vous attendent au bas de la carte du royaume...

I - L’arrivée des colons.

Extrait n°1 de l’ouvrage de Maître Adenar :

« Chroniques d'un Jeune Royaume ».

Personne ne saurait dater avec précision l'arrivée des colons sur les côtes de ce qui allait devenir plus tard le royaume de Rougeterre. Quelques points de repère permettent cependant de se faire une idée : le nouveau calendrier prend l'avènement au trône de la reine Cathrye pour année zéro et l'on sait, d'une part, que la première souveraine avait entre vingt et vingt-cinq ans lorsqu'elle fut couronnée ; d'autre part, ses chroniqueurs mentionnent qu'elle sortait à peine de l'enfance quand son père, capitaine du navire amiral des colons, fut tué pendant la guerre contre les barbares norden. En conséquence, malgré l'absence de toute chronologie précise, on peut penser que la découverte des terres eut lieu approximativement entre l'an -15 et l'an -10.

Les textes anciens décrivant le peuple et la terre d'origine des colons ont tous mystérieusement disparus. Il est à croire que quelqu'un a sciemment voulu jeter un voile impénétrable sur notre passé. Ainsi aujourd'hui, soit presque cinq cent ans plus tard, personne ne se souvient de la raison pour laquelle nos ancêtres se sont mis en quête d'une nouvelle terre. Leur royaume était-il la proie d'un cataclysme qui les força à fuir en abandonnant tout derrière eux ? Furent-ils persécutés et poussés à la mer par un envahisseur sanguinaire ? Ou, tout simplement, étaient-ils animés par un esprit d'aventure et de découverte ? Quoi qu'il en soit, aucun des marins les plus hardis de Rougeterre ne retrouva le chemin de son pays d'origine. Au fil des siècles, celui-ci devint mythique au point de susciter des récits invraisemblables mentionnant l'existence de créatures fabuleuses et de tribus aussi exotiques que diverses.

Il est communément admis que le nom de Rougeterre fut donné par les colons dès leur arrivée sur place. L'histoire la plus répandue à ce sujet est celle de la vigie du navire amiral qui, apercevant les rochers écarlates composant les côtes de cette nouvelle contrée, s'écria :

— Terre rouge à l'horizon !

Et, à l'usage, Terre Rouge devint Rouge Terre puis Rougeterre.

II - L'avènement de la première Reine.

Extrait n°5 de l’ouvrage de maître Adenar :

« Chroniques d'un Jeune Royaume ».

En même temps qu'une guerre éclair contre les Norden, les colons gagnèrent une terre et un nom : désormais, ils s'appelleraient les Rougeterres. Mais ils n'avaient plus de guide, Rol le Noir n'était plus là et aucun de ses lieutenants ne faisait l'unanimité pour le remplacer. La légende prétend que sa fille, réputée pour avoir un caractère aussi fort que celui de son défunt père, se désigna elle-même pour lui succéder et cela malgré son jeune âge. Elle se nommait Cathrye. La légende rapporte également que son charisme était tel que personne ne songea à émettre une seule objection… Aujourd'hui, certains historiens remettent en cause la véracité de ces faits. Et, après réflexion, il est légitime de douter qu'un peuple puisse accepter de s'en remettre totalement à une jeune femme tout juste sortie de l'enfance, fut-elle la fille légitime d'un grand héros.


Deux hypothèses différentes ont donc été avancées récemment afin de tenter d'expliquer la surprenante accession au pouvoir ultime de la jeune Cathrye.


Dans la première, on suppose que divers partis ont émergé aussitôt après la mort de Rol le Noir, chacun d'entre eux briguant le titre de roi et ne comptant certes pas le laisser aux autres sans combattre. Aussi une guerre civile pour le contrôle de Rougeterre menaça-t-elle d'éclater...

Et il ne faut pas oublier que, à cette époque, personne ne savait encore que les Norden s'étaient définitivement retirés dans leurs anciennes terres, on supposait donc qu'ils pouvaient revenir en force à tout moment. En conséquence, l'heure n'était pas aux dissensions. Alors, un politique habile eut l'idée brillante de ce compromis : asseoir sur le trône la seule personne bénéficiant d'une certaine légitimité, à savoir la propre fille du grand Rol le Noir. Son jeune âge semblait la désigner comme étant un pantin facile à manœuvrer, chaque parti pouvant tenter d'en tirer les bénéfices qu'il attendait. Cathrye fut donc couronnée reine de Rougeterre et l'on se garda bien de lui chercher un époux. Mais le sang de Rol le Noir coulait dans ses veines, la jeune souveraine se révéla dotée d'un caractère plus fort et d'une intelligence plus fine que prévu. Rapidement lasse des tentatives de manipulation à son encontre, elle utilisa le pouvoir que l'on venait de lui offrir pour affermir sa position et écraser chacun des partis. Au final, il ne resta plus qu'une noblesse à Rougeterre : la sienne.

La deuxième hypothèse est la suivante : on suppose que Rol le Noir a marchandé avec les colons avant d'accepter de les mener à la conquête de Rougeterre. Il aurait en fait acheté son futur titre de roi et l'hérédité qui en découlait. Après sa mort, plus personne ne pouvait se permettre de renier la promesse faite au héros défunt sous peine de passer pour un traître. Aussi, Cathrye reçut-elle son héritage et devint la grande souveraine que l’histoire connaît...


Bien sûr, je le répète, il ne s'agit là que d'hypothèses et bon nombre de Rougeterres préfèrent imaginer que Cathrye fut la seule à décider de son destin grandiose... Le peuple a besoin de héros. A la réflexion, nous conviendrons que cette version n'est ni meilleure ni pire qu'une autre.

III - Le règne de Cathrye



Extrait n°6 de l’ouvrage de maître Adenar, historien :

« Chroniques d'un Jeune Royaume »

Cathrye, la première souveraine de Rougeterre, exerça le pouvoir pendant quinze années. Son règne peut paraître court lorsque l’on sait qu’elle n’avait que vingt, voire vingt-cinq ans maximum, au moment de son couronnement. Toutefois, il ne faut pas négliger le rôle important qu’elle a joué dans la construction du royaume. Nous lui devons les fondations de notre système actuel, nos lois, notre hiérarchie sociale, notre économie florissante, notre puissance militaire... et même notre calendrier puisqu'elle décida que l'on recommencerait à compter les années à partir de son accession au trône. Hélas, l’Histoire a oublié tous ces bienfaits au profit des frasques inspirées par le caractère emporté et déluré de la grande reine.

Dès les premiers mois de son règne, Cathrye s'entoura de conseillers méritants. Elle en choisit certains parmi les fidèles de son défunt père et, pour les autres, sélectionna ceux dont le comportement lors de la bataille dite de "la Côte" fut exemplaire. Ce faisant, elle permit à certains de ses ennemis potentiels de gagner des postes d'influence tout en suscitant la jalousie de leurs anciens alliés. En fait, elle venait de réussir son tout premier tout de force, à savoir semer la zizanie chez ses opposants.


En accord avec cette noblesse toute fraîche qu'elle venait de créer, la souveraine décida la construction d'une ville, la première cité du royaume de Rougeterre, destinée à en devenir la capitale. Elle choisit elle-même le site : l'endroit où Rol le Noir était tombé, l'endroit où il avait été inhumé. Encore une fois, Cathrye savait ce qu'elle faisait. Sous prétexte de rendre hommage au héros de la bataille de la Côte, elle posait les bases d'un édifice destiné à s'élever toujours plus haut au fil des années et même des siècles : la légende de la famille royale. Aujourd'hui encore, soit cinq siècles après la mort de la première reine, chacun des citoyens de Castelrol sait qu'il habite la cité de Cathrye la belle. Comment l'oublier ? Il n'est pas une place, pas un édifice public qui n'accueille une statue de Rol le guerrier ou de sa fille. Le centre ville lui-même est constitué d'un mausolée immense où dorment de leur dernier sommeil tous les rois et reines successifs de cette lignée honorable.


Pendant longtemps, la reine Cathrye se refusa à prendre un époux. Elle préférait exercer seule le pouvoir et racontait volontiers qu'elle ne laisserait jamais un homme accéder à un titre aussi important que le sien. Bien sûr, cette position inquiéta ses conseillers les plus fidèles qui pensaient déjà au problème de sa descendance et, donc, de sa succession. En effet, s'il arrivait malheur à la reine, à qui reviendrait le trône ? Les seigneurs de Rougeterre n'étaient pas assez sages pour désigner le plus méritant d'entre eux, ils se battraient pour le pouvoir et plongeraient le royaume dans la plus abominable des catastrophes : une guerre civile.


Cathrye connut de nombreux amants, des nobles et même des gens du peuple, dit-on. Certains ne furent que des compagnons d'une nuit, d'autres partagèrent sa couche pendant un peu plus longtemps mais aucun d'entre eux ne compta pour elle autant que Gilder. Ce dernier avait déjà servi sous les ordres de Rol le Noir, il fut ensuite l'un des premiers fidèles de la reine. Jeune homme charismatique et courageux, il ne tarda pas à gagner les galons de capitaine de la garde personnelle de Cathrye. La légende prétend qu'il fut tout d'abord un amant occasionnel de la souveraine puis, qu'au fil des ans, une véritable passion naquit de leurs étreintes. Il devint alors le favori, celui avec qui la reine se montrait en toutes occasions, celui qu'elle ne laissait jamais s'éloigner. D'ailleurs, de nombreuses chansons populaires, encore connues et chantées de nos jours, sont nées de cette idylle ; certaines sont romantiques et tendres, d'autres ont un ton plus salace et grivois mais, d'une manière générale, elles témoignent de l'attachement de la populace envers le couple.

A l'époque, tout le monde pensait que Gilder épouserait Cathrye et qu'il lui donnerait enfin un héritier... mais, comme chacun sait, le destin en voulut autrement. Gilder fut compromis dans une sordide histoire de meurtre sur un membre du clergé et l'église demanda sa tête. Même si Cathrye put user de son pouvoir pour lui sauver la vie, il était désormais impossible qu'elle envisage de le prendre pour époux. Mais, la reine n'était pas prête à renoncer à l'homme dont elle était éprise. Aussi, pour continuer à entretenir des relations intimes avec lui, elle prit des mesures qui bouleversèrent la façon de vivre des Rougeterres... Mais je reviendrai plus tard, dans cet ouvrage, sur cette affaire importante qui mérite un développement soigné et détaillé.


Or donc, c'est dans la dixième année de son règne que Cathrye céda finalement à la pression croissante de ses conseillers. Un noble influent, nommé Filip, fut sélectionné parmi des dizaines de candidats potentiels et devint le premier roi de Rougeterre. Le mariage fut grandiose mais les chroniqueurs de l'époque rapportent tous combien la reine semblait triste, voire affligée, pendant la cérémonie...


Si Filip 1er devint roi, il n'en posséda pas les attributions du vivant de Cathrye. En effet, jamais la reine ne lui donna voix au chapitre en matière de gouvernement. Pour elle, il n'avait qu'une seule et unique utilité : lui donner un héritier. Alors, elle le cantonna dans son rôle d'étalon, de géniteur. D'ailleurs, consciente de l'importance d'assurer une légitimité à sa descendance, elle mit momentanément un terme à sa vie dissolue et on ne lui connut plus un seul amant jusqu'à la naissance de l'héritier tant attendu. Ainsi naquit Thibert, héritier mâle incontestable de la couronne de Rougeterre.


Cathrye régna encore cinq années, cinq années pendant lesquelles elle sembla perdre lentement le goût de vivre. On ne la vit jamais manifester d'amour maternel envers son fils et elle reprit rapidement une vie de débauche plus folle que par le passé. Les amants se multiplièrent dans sa couche et d'incroyables orgies furent organisées dans le palais royal. Petit à petit, le roi Filip 1er mit ce comportement à profit pour affermir son pouvoir et prendre les rênes du royaume. Finalement, par un triste matin, on retrouva la reine morte dans son lit, son corps nu enlacé par deux esclaves également décédés. Un pichet de vin empoisonné aux trois quarts vides était renversé à côté d'eux... Certains soupçonnèrent en secret le roi de s'être ainsi débarrassé de son épouse, d'autres pensèrent que la souveraine avait choisi d'en finir avec une vie qui ne l'intéressait plus. En fait, jamais la vérité ne fut connue.


Les funérailles furent dignes de la première reine de Rougeterre. Aujourd'hui encore, son corps repose dans un tombeau de granit, situé à la droite de celui de son père et gardé par quatre lions de pierre, au centre du grand mausolée circulaire des rois. Soit, selon la légende, à l'endroit exact où est tombé Rol le Noir lors de la bataille de la Côte. Seule la famille royale a le privilège de venir se recueillir en ce lieu hautement symbolique.

IV - Les souverains de Rougeterre.

Extrait n°11 de l’ouvrage de Maître Adenar :

« Chroniques d'un Jeune Royaume ».


Afin d'appréhender globalement les cinq siècles d'existence du royaume de Rougeterre, j'ai établi ci-dessous une liste de ses souverains successifs agrémentée des dates de début et de fin du règne de chacun d'entre eux. J'ai pris soin d'ajouter quelques commentaires sur ceux qui ont marqué l'histoire d'une manière ou d'une autre.


Cathrye (0-15) : Malgré ses frasques, la première souveraine reste la plus populaire. Elle symbolise à elle seule l'origine du royaume. Tout ce que nous connaissons, les fondements de notre pays jusqu'à la place occupée aujourd'hui par chacun d'entre nous sont les conséquences directes de ses actes et décisions royales. Pour les siècles à venir, son nom restera vénéré tel celui d'un personnage mythique.


Filip 1er (15-37) : L'époux de Cathrye reprit les rênes du royaume après le décès de cette dernière. Malgré sa volonté évidente de continuer l'œuvre de la souveraine, il ne réussit jamais à se faire complètement accepter par le peuple qui resta obstinément attaché au souvenir de sa reine disparue. Ses bienfaits sont ignorés de tous. Dans la mémoire collective, il n'est que le "remplaçant", le seul roi n'appartenant pas à la lignée de Rol le Noir. Il est à noter qu'il fut celui qui décida que la descendance d'un esclave ne pourrait plus prétendre au statut d'homme libre.

Thibert (37-87) : Les chroniqueurs de l'époque rapportent que le règne de Thibert fut bien plus éclairé que celui de son père. Aujourd'hui, mes confrères historiens s'accordent à dire qu'il ne fut ni meilleur ni pire. En bon gérant de l'héritage transmis par sa mère, il ne fit que continuer son œuvre.


Rol II (87-96) : S'il fut le premier roi nommé Rol, il voulut néanmoins être reconnu comme étant le deuxième du nom, ceci afin de rendre hommage à son ancêtre, Rol le Noir, qui ne porta jamais la couronne.


Filip II (96-127)


Auguthe 1er (127-159) : Le premier Auguthe ne prit qu’une seule décision importante durant son règne, il abolit la sanction d’esclavage et rétablit les peines de mort et d’emprisonnement. Ceci afin de limiter le nombre d’esclaves toujours croissant dans le royaume. Par contre, il n’abrogea pas la décision de Filip 1er visant à faire un esclave d’un fils d’esclave.


Arno le Guerrier (159-200) : Premier roi ayant eu à faire face à une invasion. En effet, c'est sous son règne que les barbares cris firent leur première incursion dans nos frontières. Au déferlement chaotique des barbares, il opposa une tactique militaire efficace. Sa belle victoire lui valut son fier surnom. Une étrange coïncidence voulut que, presque trois siècles plus tard, un prince homonyme soit amené à combattre les Cris dans des circonstances similaires.

Romual le Cruel (200-237) : Le moins populaire des souverains de Rougeterre. Il accabla le peuple d'impôts pour permettre à la cour de vivre dans un luxe extravagant et se montra extrêmement sévère avec ceux qui ne pouvaient payer leur dû à la couronne. Il fut finalement renversé par son propre fils Thibert avec l'aide du peuple.

Thibert II le Justicier (237-280) : Thibert II utilisa ses années de règne à faire oublier le désastreux passage au pouvoir de son père. Il se montra juste et équitable envers ses sujets, du plus humble au plus important. Il fut même le seul souverain de l'histoire de Rougeterre à rendre la liberté à certains esclaves méritants.


Rol III le Bon (280-321) : S'il a hérité du nom du héros de la bataille de la Côte, Rol III ne fut jamais un grand meneur. D'un caractère enjoué et d'un esprit malléable, il laissa l'Eglise empiéter dangereusement sur son pouvoir. A l'évidence, son surnom constitue plus une moquerie à son égard qu'une flatterie. Grand amateur de chasse jusqu'à un âge avancé, il périt en tombant accidentellement de cheval en poursuivant un cerf. Il laissa le trône vacant puisque son fils Eduard n'avait pas encore atteint sa majorité au moment des faits.


Valter (321-326) : Il fut le seul grand-maître de l'Eglise à avoir exercé une régence. Durant le règne de Rol III le Bon, ses détracteurs lui reprochèrent fréquemment d'abuser du faible caractère du roi dans le but d'affermir les pouvoirs de l'Eglise. Mais, curieusement, durant ses cinq années de régence, il ne tenta jamais de profiter de la situation pour s'emparer définitivement du trône. Bien au contraire, il prépara consciencieusement le jeune prince Eduard aux lourdes responsabilités qui seraient un jour les siennes.

Eduard 1er (326-370) : Si Eduard 1er fut un bon roi, il semble que le mérite en revienne plus à monseigneur Valter, son tuteur pendant cinq années, qu'à son père Rol III.

Auguthe II (370-385)


Thibert III (385-414)


Rol IV (414-416) : Malgré lui, Rol IV est un roi destiné à être oublié par l'Histoire. Enfant fragile depuis sa naissance, son père le força à prendre une épouse dès qu'il fut en âge de procréer. Cette mesure se révéla salutaire puisque Rol IV ne survécut que deux années à Thibert III, laissant derrière lui un fils tout juste majeur. Une grippe mal soignée fut à l'origine de sa disparition.


Rol V (416-422)


Eduard II le Sec (422-428) : Eduard II doit son surnom à son physique longiligne et à sa mine sévère. Avare de paroles, il tint les rênes du royaume avec fermeté et efficacité.


Auguthe III (428-…) : Roi aimé par son peuple, Auguthe restera immortalisé dans l'histoire grâce à la récente victoire remportée par son armée sur les barbares cris.

Le lecteur notera que, à l'exception de Cathrye, les souverains de Rougeterre ont toujours été des hommes. Il ne s’agit en aucun cas de discrimination. En effet le hasard, ou le dieu Erod, a voulu que, jusqu’ici, la descendance de la première reine soit exclusivement masculine... Il est bon de rappeler que le trône échoit au premier né, quel que soit son sexe…


Si, par malheur, la lignée s'éteignait alors le conseil royal s'en référerait à la loi écrite, précisément à l'article concernant le cas d'un souverain n'ayant pas encore atteint l'âge légal de majorité. Celui-ci stipule clairement que "le grand-maître de l'Eglise doit assurer la régence jusqu’à l’avènement du prochain roi". On le constate, les législateurs n'ont pas envisagé la possibilité d'une absence totale d'héritier…

V - Les dangers des arts noirs et de l'Autre-Monde.

Par Sa Sainteté Rastiel, Grand-Maître de l'Ordre d'Erod.

Il existe un autre monde, ténébreux et invisible, caché sous le nôtre. Quelquefois, de terribles créatures s’en extirpent et s’aventurent sur nos terres. Qui sont-elles ? Et comment sont-elles arrivées jusqu’à nous ?

Les habitants de l’Autre-Monde sont des êtres surnaturels et malins. Leur nature impie ne fait aucun doute pour l'Église d'Erod. Et leur véritable apparence est si inconcevable pour l’œil et le cerveau d’un être humain, et si incompatible avec les lois physiques de notre univers, qu’ils nous apparaissent tels des formes brumeuses, sombres, flottantes et vaguement humanoïdes. Ils coexistent dans notre monde et dans le leur, si bien qu’ils sont capables de se rendre solides ou intangibles à volonté.

Leur aspect naturel reste un mystère que nous devons nous garder de résoudre, pour notre sauvegarde mentale.

Malheur à qui croisera leur route car ils exècrent notre espèce et les armes conventionnelles ne peuvent les blesser. Que peut le fer contre la fumée ?

Heureusement, les démons semblent peu enclins à franchir la barrière séparant nos mondes. Toutefois, ils peuvent être invités. Hélas, des fous inconscients osent pratiquer les arts antiques et interdits, permettant d’ouvrir temporairement des portes mystiques entre les univers. Ces sorciers maudits convoquent alors les créatures et tentent de les contrôler afin d’user, à leur avantage, de leurs capacités surnaturelles.

Qu’Erod protège les âmes de ces inconscients !

Car si les créatures ne tuent pas sur le champ leurs invocateurs imprudents, elles leur offriront monts et merveilles… mais s’indemniseront au centuple et de bien cruelle manière. En effet, si les démons semblent capables d’apporter richesse, savoir, beauté, talent - voire de rendre tous les services imaginables - ils se nourriront d’énergie vitale en retour.

Ainsi chaque gain, selon son importance, diminuera proportionnellement la longévité de l’invocateur. Pour l’obtention d’une montagne d’or ou l’élimination d’un rival, le sorcier souffrira alors sénilité et flétrissure de sa chair.


Qu’Erod-Tout-Puissant nous garde de ces monstres et des fous qui imaginent pouvoir les contrôler ! Il va de soi que la Saint Église prohibe l’utilisation des arts noirs et punira avec sévérité tout pratiquant.